Après cinq ans de négociation, un nouvel accord collectif régissant la métallurgie est signé en février 2022 par les partenaires sociaux. Cet accord entre en vigueur en janvier 2024, avec pour objectif central d’harmoniser les différents accords existants dans ce secteur. La nouvelle grille de classification et les changements qu’elle introduit ont un impact notable sur les salaires et les conditions de travail des employés concernés.
Nouvelle convention collective métallurgie : objectifs et champ d’application
La nouvelle convention collective nationale (CCN) est un accord signé entre les organisations patronales et les organisations syndicales représentatives. Elle vise à régir les conditions d’emploi et les relations de travail des métiers de la métallurgie. Avant cette convention, divers accords géraient la branche, créant une complexité notable.
La CCN actuelle couvre :
- Environ 70 accords collectifs territoriaux
- Un accord spécifique dédié à la sidérurgie
- Une convention collective pour les cadres et ingénieurs
- Plusieurs dizaines d’accords nationaux
La consolidation de ces accords en une seule convention simplifie significativement le cadre réglementaire. Cette CCN s’applique à l’ensemble des catégories de salariés, incluant ingénieurs, cadres, techniciens et ouvriers, soit environ 1,5 million de travailleurs répartis dans 42 000 entreprises.
Industries concernées par la nouvelle grille de classification en métallurgie
Cette nouvelle convention collective touche une grande variété de secteurs industriels, tels que :
- L’aéronautique
- La sidérurgie
- L’automobile
Elle s’applique à toutes les entreprises intervenant dans le domaine de la métallurgie, y compris celles qui :
- Produisent des équipements industriels
- Effectuent des services de restauration et de dépannage
- Créent et transforment des métaux — par exemple, celles qui gèrent les usines de traitements thermiques ou les ateliers de fonderies
Ainsi, toute entreprise impliquée dans le traitement de métaux ou dans l’industrie de la métallurgie est soumise aux dispositions de cette nouvelle CCN.
Changements apportés par la nouvelle convention collective de la métallurgie
La nouvelle convention collective introduit plusieurs modifications significatives :
- Une grille salariale unique et plus harmonisée
- Des régimes de protection sociale améliorés
- Une classification équitable de tous les salariés
Grille salariale unique
La nouvelle convention instaure un barème de salaires minima hiérarchiques (SMH) uniforme pour tous les employés du secteur. Les SMH sont négociés chaque année entre les syndicats représentatifs et l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Cette négociation doit également tenir compte du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC). Voici la grille salariale pour 2024 :
Groupe d’emploi | Classe d’emploi | Minimas hiérarchiques pour 2024 (par an) |
---|---|---|
A | 1 | 21 700 euros |
A | 2 | 21 850 euros |
B | 3 | 22 450 euros |
B | 4 | 23 400 euros |
C | 5 | 24 250 euros |
C | 6 | 25 550 euros |
D | 7 | 26 400 euros |
D | 8 | 28 450 euros |
E | 9 | 30 500 euros |
E | 10 | 33 700 euros |
Nouvelle classification des salariés
Une des principales innovations de cette convention est la classification équitable des salariés. Chaque salarié, qu’il soit cadre ou non, est désormais évalué selon six critères :
- La complexité du travail
- Les savoir-faire
- L’indépendance
- La participation
- L’encadrement et la coopération
- Les échanges de communication
Chaque critère reçoit une évaluation notée de 1 à 10, permettant ainsi de déterminer la cotation générale du salarié. Voici le tableau récapitulatif de la nouvelle classification :
Cotation | Classe d’emploi | Groupe d’emploi |
---|---|---|
58 à 60 | 18 | I |
55 à 57 | 17 | I |
52 à 54 | 16 | H |
49 à 51 | 15 | H |
46 à 48 | 14 | G |
43 à 45 | 13 | G |
40 à 42 | 12 | F |
37 à 39 | 11 | F |
34 à 36 | 10 | E |
31 à 33 | 9 | E |
28 à 30 | 8 | D |
25 à 27 | 7 | D |
22 à 24 | 6 | C |
19 à 21 | 5 | C |
16 à 18 | 4 | B |
13 à 15 | 3 | B |
10 à 12 | 2 | A |
6 à 9 | 1 | A |
Nouvelles protections sociales et prime d’ancienneté
L’arrêté d’extension du 14 décembre 2022 introduit deux nouveaux régimes de protection obligatoire pour les salariés :
- Un régime pour les frais de santé
- Un régime de prévoyance complémentaire pour l’invalidité, l’incapacité ou le décès
De plus, une prime d’ancienneté est désormais accordée aux salariés ayant au moins trois ans d’ancienneté dans la même branche.
Impacts de la nouvelle grille de classification sur les revenus
Les effets de la nouvelle grille de classification sur les salaires sont notables et bénéficient à une grande majorité des employés dans le secteur de la métallurgie.
Le salaire des employés varie désormais en fonction de critères plus transparents et mieux définis, garantissant ainsi une plus grande équité. La complexité, les compétences, l’autonomie, et la coopération sont prises en compte pour déterminer les salaires, ce qui permet une répartition plus juste des salaires en fonction des responsabilités et des profils des salariés.
Les nouvelles protections sociales apportent également une sécurité accrue pour les travailleurs. Les régimes obligatoires pour les frais de santé et les prévoyances en cas d’invalidité ou de décès offrent une couverture plus complète, sécurisant ainsi les travailleurs et leurs familles.
Enfin, l’attribution d’une prime d’ancienneté dès trois ans de service dans la branche encourage la fidélisation des employés et récompense leur contribution continue. Ceci est particulièrement apprécié dans un secteur où la stabilité et l’expérience jouent un rôle clé pour la performance des entreprises.
Pour résumer, la nouvelle grille de classification en métallurgie introduite en 2024 marque un tournant significatif pour les employés du secteur. Elle offre des améliorations notables en termes de salaire, de protection sociale et de reconnaissance des compétences, ainsi que des responsabilités des employés. Ces changements devraient non seulement améliorer les conditions de travail mais aussi favoriser une plus grande innovation et compétitivité dans l’industrie de la métallurgie en France.